Forêt

Enquête – Brûler la forêt pour sauver le climat ?

14/02/2023

Vincent Verzat, en partenariat avec Canopée, a mené une enquête sur le secteur du bois-énergie en France. Le bois est la principale source d’énergie considérée comme renouvelable au monde et représente un tiers des énergies dites renouvelables en Europe. 

Produite par la combustion du bois, cette énergie est considérée comme « neutre en carbone » selon la logique suivante : la quantité de CO2 que le bois émet en brûlant équivaut à la quantité de CO2 qu’il a absorbée lors de sa croissance. 

Cependant, Vincent Verzat, accompagné de Sylvain Angerand (Canopée), nous démontrent que ce raisonnement est faux, et nous expliquent pourquoi le bois n’est pas neutre en carbone. Non seulement, le bois, en brûlant, émet plus de carbone qu’il n’en absorbe, mais les coupes rases et dessouchages réalisés pour produire ce bois démultiplient l’impact négatif sur les émissions carbone en libérant massivement du CO2 stocké dans le sol. 

Les coupes rases sont actuellement autorisées en France pour « améliorer les forêts qualifiées comme “pauvres” ou “vulnérables” dans le contexte du changement climatique ». Cependant, les critères utilisés pour définir ces peuplements forestiers sont considérés par Canopée comme peu rigoureux et permettent d’englober la quasi-totalité des forêts françaises dans au moins une de ces deux catégories (Canopée, 2022a). 

Les études ont montré que les forêts considérées comme « pauvres » stockent beaucoup plus de carbone que les plantations. Vincent Verzat visite une forêt gérée durablement et nous présente un exemple d’alternative aux coupes rases par l’amélioration d’un peuplement dit « pauvre » (Canopée, 2022b). L’article 5 de l’Accord de Paris pose un objectif clair : il nous faut augmenter les puits de carbone en préservant au maximum les forêts, et donc en évitant les coupes rases destinées au bois énergie.

Dans un tout récent rapport, l’association Canopée (2023) formule plusieurs recommandations, dont notamment une réorientation des aides publiques et crédits financiers alloués à la filière « bois énergie », vers les petites, moyennes et très petites entreprises de l’aval, notamment dans la première transformation de feuillus, afin de valoriser les usages longs du bois.

Cette vidéo développée par Canopée vous permettra de découvrir certaines dérives de la filière « bois énergie » en France et leurs impacts écologiques, mais aussi un exemple d’alternative aux coupes rases.

Sources